Le permis de végétaliser est né d’un simple constat : la ville a besoin de nature, et les citoyennes et citoyens souhaitent de plus en plus s’impliquer dans la transformation de leur cadre de vie.
Ce dispositif, délivré gratuitement par les municipalités, autorise chacun(e) à jardiner sur l’espace public – au pied des arbres, en bas de chez soi, sur les trottoirs ou en façade.
La demande des habitants pour plus de nature en ville
Les objectifs sont multiples : lutter contre le réchauffement urbain en créant des îlots de fraîcheur, améliorer la qualité de l’air, favoriser l’infiltration des eaux pluviales, renforcer la biodiversité et, bien sûr, embellir la ville.
Mais au-delà de l’aspect environnemental, le permis de végétaliser est aussi un véritable levier pour créer du lien social, un espace de sensibilisation à l’écologie et une façon de s’investir dans un projet commun.
Il répond à une demande croissante de nature en ville ( 8 Français sur 10 veulent vivre près d’un espace vert selon une étude de l’UNEP).
Il s’inscrit dans une démarche de reconquête des espaces publics pour les rendre plus verts, vivants et adaptés aux nouveaux enjeux climatiques.

Les principaux avantages du permis de végétaliser
Cette démarche constitue une excellente occasion d’impliquer les habitants dans la réappropriation des espaces publics, trop souvent perçus comme de simples lieux de passage ou de circulation.
Embellir les espaces publics : la présence du végétal rend nos quartiers et nos rues plus agréables et accueillantes. Cela nous permet à tous d’embellir notre environnement immédiat et transformer ces espaces souvent délaissés.
Favoriser le lien social : le jardinage collectif dans l’espace public crée des occasions d’échanger avec nos voisins. Ces mêmes personnes qui habitent la porte à côté, mais que l’on croise très furtivement le week-end. Le permis de végétaliser peut également renforcer un sentiment d’appartenance à notre rue et notre quartier. Il devient alors un sujet d’échange avec les commerçants, les associations…
Encourager une gestion participative : il peut aussi fournir des clés aux habitants pour jouer un rôle actif dans l’entretien et l’aménagement des espaces publics. Une responsabilisation qui a tendance à favoriser un meilleur respect des lieux et une réduction des dégradations.
Sensibiliser à l’écologie urbaine : c’est un très bon moyen de sensibiliser à l’importance de la nature en ville, et un bon vecteur d’informations sur les pratiques respectueuses de l’environnement (zéro pesticide, choix d’espèces adaptées).
Lutter contre le réchauffement urbain : nos villes, fortement minéralisées, sont confrontées au phénomène d’îlots de chaleur urbains. Et même si nous sommes sur des zones très localisées et limitées, ce dispositif pourrait contribuer à rafraîchir les espaces publics et à améliorer le confort thermique des habitants.
Renforcer la biodiversité : la végétalisation offre un habitat et des ressources alimentaires aux insectes pollinisateurs, oiseaux et autres espèces. Le choix de plantes locales et mellifères soutient la biodiversité urbaine et peut participer à la création de corridors écologiques.
Améliorer la qualité de l’air : les plantes jouent un rôle important dans la filtration des particules fines et l’absorption du dioxyde de carbone (CO2). Elles contribuent à assainir l’air que nous respirons, un bénéfice direct sur la santé publique. Et même si peu d’études existent encore sur le sujet, il est important de rappeler ce point, cela ne serait-ce que pour sensibiliser le public sur l’impact de la nature sur notre santé.

10 villes ayant adopté le dispositif !
• Paris, la capitale a lancé le permis de végétaliser en 2015. Tout citoyen majeur ou collectif (association, groupe de riverains, école, commerce) peut demander à jardiner sur l’espace public : pieds d’arbres, façades, jardinières ou même en pleine terre après le retrait du bitume.
• Lyon a adopté le dispositif dès 2005. En 2021, la ville avait délivré plus de 1 000 permis.
• Lille a d’abord autorisé la végétalisation des façades dès 1995, puis a officialisé le permis de végétaliser en 2017, sur le modèle parisien.
• Strasbourg et sa métropole proposent un outil via la plateforme « Strasbourg ça pousse », avec charte du jardinier urbain et carte interactive des espaces végétalisés, à l’appui.
• Montpellier autorise la végétalisation au bas des immeubles avec deux sessions de dépôt par an. Les habitants peuvent choisir entre microfleurissement, bacs, pieds d’arbres ou arbres fruitiers.
• Nantes propose un permis de végétaliser pour jardiner en ville, avec une attention donnée à la biodiversité et à l’utilisation de plantes locales.
• Reims a intégré le dispositif pour permettre aux habitants de s’approprier l’espace public avec des plantations variées.
• Metz délivre des autorisations pour végétaliser pieds d’arbres, trottoirs, clôtures et espaces publics non circulés.
• Cachan a initié cette démarche dans le cadre du budget participatif de 2019. Il concerne les pieds d’arbres, clôtures, murs, jardinières mobiles et massifs de pleine terre.
• Orléans vient de lancer depuis peu « Verdissons nos rues » et permet aux habitants de devenir acteurs de la végétalisation de leur quartier en investissant l’espace public.
Votre ville a également mis en place le permis de végétaliser ? Faites-le nous savoir en nous envoyant un [email], nous pourrons ainsi relayer.

Quelques règles sur le permis de végétaliser
L’effet du permis de végétaliser reste souvent circonscrit à l’échelle du quartier ou de la rue. Il s’agit d’une écologie de proximité. Il sensibilise, certes, mais ne transforme pas massivement la ville. Il est important que cela fasse partie d’une politique globale de végétalisation.
Aussi, le succès repose sur l’implication des habitants. Un manque d’entretien peut entraîner la résiliation du permis dans certaines municipalités. Les villes imposent très souvent des chartes strictes concernant l’entretien.
De nombreuses communes interdisent la culture de plantes comestibles (pour diverses raisons), d’espèces invasives, toxiques ou allergènes. Vous ne pourrez pas faire le choix de vos végétaux, une liste vous sera directement proposée.
Le permis de végétalisation est temporaire (1 à 3 ans, renouvelables), et peut être résilié en cas de non-respect de certains engagements.
A ce stade, vous avez normalement assez d’informations pour vous lancer. Vous souhaitez être accompagné ? Contactez-nous.

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