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L’histoire d’Urbasense commence de manière peu conventionnelle en 2015, autour d’une table du McDonald’s de Vélizy-Villacoublay. Michaël Fayaud et son associé Thomas Bur partageaient la même frustration : la filière du vivant accuse un retard considérable dans sa transition écologique.
Après avoir exploré plusieurs pistes, du piège photographique pour la biodiversité urbaine à la valorisation des jardins d’EPHAD, ils décident de se concentrer sur l’optimisation de l’arrosage grâce aux capteurs d’humidité du sol.
Le suivi tensiométrique
La rencontre avec Abdelkader Ben Saoud marque un tournant, le fondateur d’Hydrasol travaille depuis une vingtaine d’années sur le suivi tensiométrique des jeunes plantations.
Le principe est révolutionnaire dans sa simplicité : des capteurs mesurent l’eau disponible aux racines dans le sol et permettent d’optimiser précisément les besoins d’arrosage. L’impact ? Dans cet épisode, Michaël nous parle de ces arrosages habituels effectués… pour rien.
Cette approche génère différentes économies : du temps, de l’argent, et de la ressource en eau.
Quand la technologie révèle des phénomènes inattendus
L’expertise d’Urbasense a permis de documenter des phénomènes contre-intuitifs. Le plus marquant ? Le « coup de chaud » : quand la température s’élève brutalement de 20 degrés en 48h, les arbres flétrissent et perdent leur feuille même lorsqu’il y a de l’eau dans le sol.
« C’est une mise en protection du végétal, pas une soif », précise Michaël. Continuer à arroser, dans ce cas, est une erreur : on chasse l’air du sol et les racines s’asphyxient.
Cette expérience illustre parfaitement le fait que l’accompagnement humain est indispensable. Comme le souligne Michaël avec une anecdote : ‘l’équipe d’Urbasense a un jour suivi le parfait développement d’un arbre. Cependant cet arbre qui était en réalité mort, avait été remplacé par une plante invasive de 2 mètres de haut !
De l’espace vert à l’infrastructure verte
Aujourd’hui, Urbasense accompagne le passage des espaces verts décoratifs aux infrastructures vertes fonctionnelles.
On demande aujourd’hui aux parcs urbains de infiltrer l’eau pluviale, rafraîchir en cas de canicule, stocker du carbone et favoriser la biodiversité. Et sans de véritables outils, c’est impossible.
Urbasense poursuit son développement, en travaillant sur des outils capables de mesurer l’infiltration de l’eau dans le sol. Un aspect important lorsqu’un espace vert doit ponctuellement devenir une zone inondable pour gérer les fortes pluies.
Une philosophie low-tech
Urbasense revendique une approche low-tech. Leurs capteurs tensiométriques sont garantis à vie, ils incarnent un équilibre réfléchi entre efficacité technique et impact écologique.
« Mais à quel point faut-il tout modéliser, à quel point faut-il que tout soit suivi ? » s’interroge Michaël.
Cette philosophie se traduit aussi par leur service de bulletin : un simple email hebdomadaire indique aux gestionnaires d’espaces verts s’il faut arroser ou pas.
La force de la plus grande base de données mondiale
Dix ans plus tard, Urbasense revendique « la plus grosse base de données mondiale en matière de suivi hydrique des arbres d’ornement ». Cette richesse permet des prévisions de plus en plus précises.
Mais le CEO d’Urbasense insiste : des centaines de millions de données ne change pas du tout, c’est surtout la capacité de contextualisation qui prime.
Je vous invite à découvrir l’anecdote du poissonnier qui illustre parfaitement que l’expertise humaine reste irremplaçable. La technologie détecte l’anomalie, mais seul l’agronome sur le terrain peut l’interpréter correctement.
Se tenir prêt pour les vrais chocs climatiques
Pour l’avenir, Michaël porte un regard lucide, car les décisions ne se prennent que sous stress. Plutôt que d’attendre les catastrophes, il est impératif de se tenir prêt pour les vrais chocs en développant dès maintenant les solutions d’adaptation.
« L’arbre qu’on plante aujourd’hui lutte contre la canicule qui aura lieu dans 10 ans », rappelle-t-il avec justesse.
Cette vision du temps long guide le développement d’Urbasense : continuer à améliorer l’accompagnement des gestionnaires tout en développant de nouveaux outils pour les infrastructures vertes de demain.
Un épisode indispensable pour comprendre comment la combinaison de la technologie low-tech et de l’expertise paysagère permet à nos espaces verts d’évoluer vers de véritables infrastructures vertes.
Nous avons parlé de :
- Thomas Bur – Co-fondateur d’Urbasense
- Abdelkader Ben Saoud – Fondateur du bureau d’études HydraSol
- Jean-Marc Bouillon – Paysagiste français
- Georges Truffaut – Entrepreneur horticulteur historique (nom de l’enseigne de jardinerie)
- Marc-André Selosse – Professeur du Muséum national d’Histoire naturelle et à l’Institut Universitaire de France
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